En France, chaque année, plus de 500 000 morsures de chiens sont recensées. Les Dobermanns figurent parmi les races souvent impliquées dans ces incidents. La législation française catégorise certains chiens comme "dangereux" et impose des obligations spécifiques à leurs propriétaires.
Catégorisation des chiens "dangereux" en france
La loi du 6 janvier 1999 et ses décrets d'application définissent deux catégories de chiens "dangereux" : les chiens de première catégorie et les chiens de deuxième catégorie. Cette catégorisation est basée sur des critères précis, notamment la morphologie, le comportement et la race du chien.
Critères d'identification des chiens "dangereux"
Pour être classé comme "dangereux", un chien doit présenter des caractéristiques spécifiques. La loi s'intéresse à la taille du chien, à la force de ses mâchoires, à la présence de certaines caractéristiques physiques comme les oreilles coupées ou la queue écourtée, et à son histoire comportementale. Par exemple, un chien ayant déjà mordu une personne peut être classé comme "dangereux", même s'il n'appartient pas à une race traditionnellement considérée comme telle.
Le dobermann : une race souvent classée en deuxième catégorie
Le Dobermann est souvent classé en deuxième catégorie, principalement en raison de sa race. Cependant, il est crucial de rappeler que la catégorisation ne se base pas uniquement sur la race du chien. Un Dobermann peut également être considéré comme "dangereux" si son comportement est jugé dangereux ou s'il présente des signes d'agressivité non contrôlée.
Conséquences de la catégorisation des chiens "dangereux"
La catégorisation des chiens "dangereux" a des conséquences directes sur les obligations et les responsabilités des propriétaires. Ces obligations visent à garantir la sécurité du public et à prévenir les incidents.
Obligations spécifiques pour les propriétaires de chiens catégorisés
- Tenue de la laisse et du museau : Les chiens de première et de deuxième catégorie doivent être tenus en laisse et muselés dans tous les lieux publics. Cette obligation s'applique également aux espaces privés ouverts au public, comme les parcs et les jardins publics.
- Assurance responsabilité civile spéciale : Les propriétaires de chiens "dangereux" sont tenus de souscrire une assurance responsabilité civile spéciale. Cette assurance couvre les dommages corporels et matériels causés par leur chien, notamment en cas de morsure.
- Formation obligatoire et certificat d'aptitude : Les propriétaires de chiens de première et de deuxième catégorie doivent suivre une formation obligatoire pour obtenir un certificat d'aptitude. Cette formation, dispensée par des professionnels agréés, vise à leur apprendre à gérer leur chien, à prévenir les incidents et à maîtriser les techniques de base de l'éducation canine.
- Identification et inscription au fichier national : Les chiens de première et de deuxième catégorie doivent être identifiés par une puce électronique ou un tatouage. Ils doivent également être inscrits au fichier national des chiens dangereux. Cette inscription permet aux autorités de suivre les chiens et de réagir rapidement en cas d'incident.
- Castration ou stérilisation : La castration ou la stérilisation du chien peut être imposée dans certains cas, notamment pour les chiens de première catégorie.
- Interdiction d'accès à certains lieux publics : Les chiens de première et de deuxième catégorie peuvent être interdits d'accès à certains lieux publics, comme les transports en commun, les plages ou les parcs pour enfants.
Le débat sur l'efficacité de la catégorisation des chiens "dangereux"
La catégorisation des chiens "dangereux" fait l'objet de débats récurrents. Certains soutiennent que cette mesure est nécessaire pour protéger le public et réduire les risques de morsures. D'autres considèrent qu'elle est discriminatoire envers certaines races et qu'elle ne garantit pas une réelle sécurité.
- Arguments pour : La catégorisation permet de mieux contrôler les chiens potentiellement dangereux, d'identifier les propriétaires irresponsables et de sensibiliser le public à la dangerosité de certaines races. Par exemple, le cas du pitbull américain, qui est souvent associé à une forte propension à la morsure, a conduit à sa classification comme chien de première catégorie dans certains pays.
- Arguments contre : La catégorisation ne prend pas en compte la personnalité et le comportement individuel du chien. Elle stigmatise certaines races et incite à la peur et à la discrimination envers les propriétaires de ces chiens. De plus, certains chiens de races considérées comme "dangereuses" peuvent avoir un comportement calme et bienveillant, tandis que des chiens de races apparemment non "dangereuses" peuvent se montrer agressifs en raison d'un mauvais dressage ou d'un manque de socialisation.
Obligations spécifiques des propriétaires de dobermanns
Les propriétaires de Dobermanns doivent respecter toutes les obligations légales qui s'appliquent aux chiens de deuxième catégorie. Même si leur chien n'est pas classé officiellement comme "dangereux", il est important d'être responsable et conscient des dangers potentiels liés à la race. Une attitude proactive et responsable est essentielle pour prévenir les incidents et garantir la sécurité du public.
Responsabilité civile du propriétaire en cas de morsure
La responsabilité civile du propriétaire est engagée en cas de morsure ou de dommages causés par son chien, quelle que soit la race. En cas de morsure, le propriétaire doit prendre en charge les frais médicaux de la victime et peut être tenu de payer des dommages et intérêts. La notion de "garde" joue un rôle important dans la détermination de la responsabilité du propriétaire. Par exemple, si un chien mord une personne alors qu'il est sorti sans laisse et sans museau, malgré l'obligation légale, le propriétaire peut être considéré comme responsable, car il n'a pas pris les précautions nécessaires pour éviter l'incident.
Tenue en laisse et au museau : obligation légale pour les chiens de deuxième catégorie
En France, les chiens de deuxième catégorie, dont le Dobermann, doivent être tenus en laisse et muselés dans tous les lieux publics. Les propriétaires doivent respecter les règles d'application et les zones d'exemption. Laisser un chien de deuxième catégorie sans laisse est passible de sanctions, notamment des amendes et des confiscations du chien.
Formation obligatoire et certificat d'aptitude : un atout pour la sécurité
Les propriétaires de chiens de deuxième catégorie, comme le Dobermann, doivent suivre une formation obligatoire pour obtenir un certificat d'aptitude. Cette formation vise à les sensibiliser aux besoins spécifiques de leur chien, aux techniques de dressage et aux méthodes de prévention des morsures. Le certificat d'aptitude est une preuve de l'aptitude du chien et du propriétaire à cohabiter en sécurité.
Importance de l'identification et de l'inscription au fichier national
Chaque chien de deuxième catégorie doit être identifié par une puce électronique ou un tatouage et inscrit au fichier national des chiens dangereux. Cette inscription permet de suivre les chiens et de réagir rapidement en cas d'incident. En effet, en cas de morsure, les autorités peuvent facilement retrouver le propriétaire du chien et vérifier qu'il est en règle avec la législation.
Dédramatiser l'image du dobermann : un animal loyal et dévoué
Le Dobermann est souvent stigmatisé à cause de sa classification comme chien "dangereux". Il est important de dédramatiser l'image de cette race et de rappeler que la majorité des Dobermanns sont des animaux équilibrés et bien élevés. Les Dobermanns sont connus pour leur loyauté, leur intelligence et leur capacité à établir un lien fort avec leur maître.
Socialisation et éducation : des éléments clés pour un comportement équilibré
La socialisation et l'éducation sont essentielles pour le développement d'un Dobermann équilibré. Il est important de familiariser le chiot avec d'autres chiens et humains dès le plus jeune âge, de le socialiser correctement et de lui apprendre les règles de base de l'obéissance. Un Dobermann bien socialisé et éduqué sera un animal de compagnie agréable, loyal et respectueux.
Mieux connaître la race dobermann : une race à part
Il est important de se renseigner sur l'histoire, les caractéristiques et les besoins spécifiques du Dobermann. La race a été initialement développée pour la garde et la protection, mais elle peut être un animal de compagnie dévoué et affectueux s'elle est bien socialisée et éduquée. Les Dobermanns ont besoin d'un maître actif, capable de leur fournir suffisamment d'exercices physiques et mentaux. Ils ont également besoin d'un environnement stable et d'un maître capable de leur donner une éducation cohérente.
Initiatives pour lutter contre la stigmatisation : promouvoir la compréhension et la responsabilisation
De nombreuses initiatives existent pour lutter contre la stigmatisation des Dobermanns et promouvoir une meilleure compréhension de la race. Des actions éducatives et de sensibilisation du public sont organisées pour encourager la responsabilisation et la connaissance des chiens. Par exemple, des associations de propriétaires de Dobermanns organisent des événements et des ateliers pour partager des conseils d'éducation, d'entraînement et de socialisation. Ces initiatives visent à promouvoir une meilleure compréhension de la race et à lutter contre les préjugés.
En conclusion, les propriétaires de Dobermanns doivent être conscients des obligations légales qui s'imposent à eux en France. La catégorisation des chiens "dangereux" peut être controversée, mais elle impose des responsabilités importantes pour garantir la sécurité du public. Il est essentiel d'adopter une attitude proactive et responsable et de privilégier la socialisation, l'éducation et la connaissance de la race pour dédramatiser l'image du Dobermann et promouvoir une cohabitation harmonieuse entre l'homme et le chien.